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Complément au tome 5 des Oeuvres de Jaurès:

30/05/2019 - Lu 13618 fois
Textes complémentaires au tome 5 des Oeuvres de Jean Jaurès

Le socialisme en débat, tome 5 des Œuvres de Jean Jaurès, édité par Alain Boscus, Paris, Fayard, 2019 : textes complémentaires : Pour Sautumier et lettres à Georges Renard

Il ne serait pas raisonnable de trop charger l’édition des Œuvres de Jean Jaurès en 17 volumes, déjà assez volumineuse. Il faut rappeler néanmoins à quel point elle impose à chaque fois une sélection sévère. Nous nous efforçons de mentionner en annexe la totalité des textes connus de Jaurès pour la période concernée et nous aurons certainement à prévoir régulièrement la publication de listes complémentaires qui trouveront leur place sur notre site et dans un avenir que nous espérions pas trop éloigné sur le vaste Corpus Jaurès qui devrait s’y déployer.

Mais sans attendre davantage, nous souhaitons ici donner deux textes intéressants signalés en introduction ou en note qui n’ont pas pu prendre place au sein du volumeLe socialisme en débat, tome 5 des Œuvres de Jean Jaurès en cours d’édition chez Fayard.

 

Gilles Candar et Alain Boscus

 

I.                   Discours de Jaurès aux obsèques de Sautumier,

(La Petite République, 17 novembre 1896)

 

Louis Sautumier (1869-1896) est un jeune avocat socialiste élu lors d’une élection législative partielle député de la Seine pour une circonscription de banlieue allant de Neuilly à Boulogne. Il succède à un radical et devance notamment au 1er tour Maurice Barrès, qui reste marqué par cette expérience et songe longtemps à écrire une nouvelle qui se serait intitulée Nancy-Sautumier. Barrès évoque assez longuement sa personnalité et sa mort dans ses Cahiers (rééd. Paris, éditions des Équateurs, 2010, p. 98-102 et p. 115 notamment). L’écrivain ancien député boulangiste qui se réclame encore du socialisme ne goûte pas le discours de Jaurès où il voit « le témoignage de l’à peu près romantique, de la misère intellectuelle de ce vaniteux sonore » (p. 100). On a beaucoup parlé de suicide à propos de la mort de Sautumier, mais il semble avoir plutôt succombé à un accident lié à la fièvre typhoïde dont il souffrait. Quoi qu’il en soit, ce court hommage constitue pour Jaurès l’occasion de faire le point sur le sens de la vie au moment où il devient un responsable politique de premier plan, ce qu’il n’aura plus guère l’occasion de faire jusqu’à la fin de sa vie, du moins aussi directement.

       Le dimanche 15 novembre, Jaurès est le premier à parler, gare de Lyon, avant Millerand, dont Sautumier était un proche collaborateur, son ancien adversaire Barrès et d’autres prises de parole qui précèdent le départ du convoi pour Seignelay (Yonne) où doit être inhumé Louis Sautumier. Assistent à la cérémonie Vaillant, Viviani, Sembat, Poincaré, Doumergue, Léon Bourgeois, Pelletan, Cornudet, Andrieux, Pierre Baudin, etc.

 

 

            "Amis et compagnons de lutte, le groupe socialiste de la Chambre m’a chargé de saluer Sautumier d’une parole d’amitié et d’adieu. Nos camarades ne m’en voudront pas si je me rappelle tout d’abord que c’est en rentrant de Carmaux qu’il a été touché par la maladie, qu’il se proposait de nous apporter son témoignage à la tribune et, si je lui adresse, comme j’en aireçu mandat, l’adieu particulier de ces mineurs et de ces verriers qu’il a si souvent défendus, qu’il allait défendre encore contre d’arbitraires poursuites. Mais j’ai hâte de lui dire la douleur profonde de notre parti tout entier. Il était venu au socialisme avec une décision d’esprit, une spontanéité de cœur et une hardiesse joyeuse qui dissipaient d’emblée ou prévenaient même tout défiance.

            Il était parmi les privilégiés de la fortune et c’est sans réserve, sans arrière-pensée, qu’il s’était donné au prolétariat : sa seule présence parmi nous attestait la largeur de pensée et de sentiment du parti socialiste. Certes, nous savons bien que c’est la classe dominée et exploitée qui est la grande force de transformation et c’est seulement quand la souffrance ouvrière aura pris conscience d’elle-même dans le cerveau ouvrier que la société humaine entrera dans la justice : mais quand le socialisme constate que la lutte des classes antagonistes a été jusqu’ici le grand ressort de l’histoire, il n’entend point par là rejeter ceux des privilégiés qui viennent à lui. Il ne leur demande pas, comme le voudraient les pharisiens du capitalisme, de se désarmer eux-mêmes de la liberté et de la force que leur donne un hasard heureux : mais il leur demande de rompre nettement avec tous les préjugés, avec tous les principes de la classe privilégiée où ils ont grandi, de rejeter sans équivoque le système capitaliste et de hâter l’avènement d’une forme nouvelle de propriété qui, en leur prenant à eux comme à d’autres leur part de privilège, leur assurera, à eux comme à tous les autres, leur part de droit. C’est ce que Sautumier avait compris, et la netteté de son adhésion, la fermeté de sa doctrine ne permettaient pas entre le prolétariat et lui le moindre malentendu. Ainsi grandira notre parti, recrutant en tout sens toutes les énergies, appelant à lui les vivantes forces populaires, et détachant de l’ordre capitaliste ceux des privilégiés qui ont la conscience plus haute que leur privilège. Ainsi pourra-t-il se renouveler sans cesse et faire face à toutes les surprises de la mort. Notre parti a été bien frappé depuis peu : Thivrier, Avez, Prudent-Dervillers[1] s’en sont allés, et Sautumier les rejoint bien avant la tombée du jour. C’est l’inévitable loi de l’homme misérable, pour qui tout travail est une usure, tout plaisir un piège, toute passion une menace, toute ardeur une fièvre et que l’inertie même et l’immobile indifférence ne sauveraient pas de la mort. Mais, sans donner à notre vie, que se disputent toutes les passions communes, une fausse et prétentieuse couleur d’apostolat, j’ai bien le droit de dire que la continuité de la lutte contre tous les pouvoirs, l’effort incessant de la propagande, l’angoisse des longues grèves où les ouvriers sont acculés et où nous sommes jetés avec eux, les exigences mêmes du prolétariat écrasé qui a besoin de la pensée et de la parole socialistes, ont brisé ou lassé avant l’heure plusieurs d’entre nous. Que dans la vie du parti socialiste l’analyse la plus sévère fasse une large part à l’esprit de révolte, à la joie instinctive de l’action, à l’entraînement de la lutte, aux griseries premières de la popularité ; toujours ou presque toujours on trouvera au fond du creuset, comme un résidu sacré, une parcelle de sacrifice. Voilà pourquoi le prolétariat salue avec respect, quelles qu’aient pu être leurs faiblesses ou leurs fautes, ceux d’entre nous qui tombent dans la mêlée.

            Aussi, même devant la fin si cruellement prématurée de Sautumier, nous n’aurons pas une pensée de doute, une parole de défaillance. Il n’est pas mort sans avoir pu donner un peu de sa vie à quelque chose de grand : cela suffit pour que son destin reste enviable. Et nous ne nous arrêterons pas, même un instant, quelque sollicités que nous y soyons par cette tragique épreuve, à scruter l’énigme de la vie et de la mort. Pour moi, personnellement, je crois d’une foi profonde, que la vie humaine a un sens, que l’univers est un tout, que toutes ses forces, tous ses éléments conspirent à une œuvre totale et que la vie de l’homme ne peut être isolée de l’infini où elle se meut et où elle tend. Je ne pense pas, suivant la grande image du poète anglais, que la vie humaine soit comme un arbre qui grandit dans la nuit, et dont le hasard et la mort, rôdeurs nocturnes, cueillent les fruits. Mais c’est à l’humanité affranchie, à l’humanité réconciliée avec elle-même que nous laissons le soin d’interroger l’univers.

            Elle se complaira toute entière en ces hauts problèmes, et sans doute dans l’élan de sa course victorieuse vers la justice elle atteindra des vérités inconnues. Mais, même devant le cercueil d’un compagnon aimé, nous ne chercherons pas le secret profond de la vie tant que tous les salariés, tous les écrasés ne pourront pas le chercher librement avec nous. Nous ne voulons pas dissiper en des rêves hautains ou vagues sur l’univers et la destinée notre énergie de combat. Et ce que je vous apporte ici au nom du parti socialiste, ami tombé d’hier, c’est le simple adieu des combattants au combattant. Vous me pardonnerez, ami, puisque c’est notre parti qui vous parlait, de n’y avoir mêlé aucune parole d’affection personnelle. Au-dessus de nos camaraderies et de nos affections, il y a entre nous tous une impersonnelle et impérissable amitié, la communauté de la lutte, de l’épreuve et de l’espoir. Et au nom des accablés que vous ne pouvez plus défendre vous-mêmes, je vous demande un suprême service : que l’exemple de votre générosité et de votre dévouement suscite au socialisme des forces nouvelles ; puisque les vides se multiplient et s’agrandissent parmi nous, que tous ceux dans le pays, qui cherchent la vérité et la justice, que tous ceux qui ont le dégoût de la triste société présente et qui veulent faire de leur vie, si fragile soit-elle, un noble et immortel emploi, viennent lutter avec le socialisme, pour l’affranchissement humain."

 

 

II  Lettres de Jean Jaurès à Georges Renard,

Bibliothèque historique de la ville de Paris,

Papiers Georges Renard, MS 2601, 90-105

 

La Bibliothèque Historique de la Ville de Paris conserve de très riches archives Georges Renard (1847-1930) qui sont déjà bien connues des chercheurs. Madeleine Rebérioux les avait fortement utilisées pour son article consacré à La Revue socialiste publié par les CahiersGeorges Sorel en 1987 (n° 5). Ancien normalien, en exil en Suisse à la suite de sa participation à la Commune, Georges Renard ne rentre définitivement en France qu’en 1900 lorsqu’il obtient la chaire d’histoire du travail du Conservatoire National des Arts et Métiers avant de passer en 1907 au Collège de France[2]. Professeur à l’université de Lausanne, Georges Renard collaborait déjà auparavant à La Petite République et à de nombreux autres journaux socialistes ou « avancés », mais il est surtout en relations avec Jaurès comme directeur de la Revue socialiste entre 1894 et 1898, accueillant plusieurs de ses articles et notamment la série sur l’organisation socialiste et l’introduction à La morale sociale de Benoît Malon. Il sera l’ami de Jaurès, et sa femme Louise Renard celle de Madame Jaurès, passant des vacances communes dans le Tarn en 1895, même si les liens politiques se distendront quelque peu après 1900, Renard restant politiquement assez lié à Millerand. Les rencontres perdureront cependant et s’étendront au reste de la famille, notamment le futur vice-amiral Louis Jaurès et son épouse[3]. Ajoutons que dans le cadre de l’édition des Œuvres de Jean Jaurès, nous ne donnons ici que les lettres de celui-ci à Georges Renard. Les autres correspondances, et notamment les lettres de Madame Jaurès, ainsi que la correspondance d’Adrien Veber, comme les diverses notes et études rédigées par Georges Renard sont tout aussi importantes pour les études jaurésiennes.

 

1)      27 janvier 1893[4]

Vous n’êtes pas pour moi, Monsieur, un compagnon d’armes absent car je suis de près vos beaux travaux. Je vous remercie de votre amical souvenir – et je serais heureux de vous rencontrer avant peu pour causer des grands livres qui nous lient déjà l’un à l’autre par une commune espérance.

 

2)      Paris, le 4 mai [1894][5]

Cher Monsieur,

Excusez-moi, je vous en supplie : j’ai subi une fatigue et une dépression nerveuse depuis plusieurs semaines qui m’a forcé à suspendre tout travail[6]. Je vous enverrai dans très peu de jours, probablement mardi, l’étude sur la morale sociale.

Bien à vous.

 

3)      Le 15 mai 1894[7]

Mon cher Directeur,

J’ai terminé la petite Introduction à la morale de Malon. Je vous l’apporterai à la Revue un de ces jours.

Bien à vous.

 

4)      21 février 1895[8]

Mon cher Directeur,

Merci de votre aimable lettre. J’ai en effet rédigé six ou sept chapitres d’un livre sur « l’organisation socialiste »[9]. Comment voulez-vous que je vous les adresse ? Un à un. Ou tous ensemble ?

J’ai, moi aussi, une vive impatience de vous voir – et je serai très heureux que ma femme entre en relations amicales avec Madame Renard : présentez-lui, je vous prie, mes respectueux hommages et bien cordialement à vous.

 

5)      Le 30 mai [1895][10]

Mon cher Renard,

La charmante lettre de Madame Renard était restée parmi mon courrier qui m’attendait à Paris. Nous avons eu la joie de la lire : elle a fait vivre pour nous les fêtes de l’École[11] avec toute leur vivacité de jeunesse et leur fine gaité.

Nous attendons une réponse définitive pour la maison de campagne. Ce sera dans peu de jours : notre impatience d’avoir une certitude est au moins égale à la vôtre. Ma femme écrira à Madame Renard aussitôt que tout sera conclu. Ce serait bien près de chez nous.

Je vais envoyer à Veber[12] le troisième chapitre : L’État socialiste et l’État patron : il est très court[13].

Présentez je vous prie mes respectueux hommages à Madame Renard.

Cordialement à vous.

 

6)      Lundi matin, onze heures ?[14]

Mon cher Directeur,

      Mille excuses du retard. J’ai été retenu dans le Midi et ne suis rentré que la nuit dernière. Je vous verrai à la Chambre dans votre galerie.

Ma femme propose de venir voir prochainement Madame Renard. Présentez-lui, je vous prie, mes respectueux hommages.

 

7)      Le 1er janvier 1898[15]

Mon cher Renard,

      Ma femme est toute confuse de n’avoir pas écrit à Madame Renard depuis longtemps déjà, et elle est désolée de ne pouvoir en ce moment réparer sa faute. Elle est condamnée à l’immobilité sur une chaise longue pour quelque temps encore. Le médecin croit à un commencement de grossesse dont nous nous réjouirions beaucoup.

      Je vous envoie donc pour vous tous nos vœux bien affectueux.

Quand viendrez-vous à Paris ? Je crains d’être à ce moment-là dans le tracas de l’élection à Carmaux. Je vous lis avec beaucoup d’intérêt dans la Revue socialiste. Nous causerons de tout cela à notre première rencontre.

Je sens avec tristesse que les jours passent, dévorés par les besognes quotidiennes et qu’il est malaisé de se recueillir pour un grand et durable effort de pensée. Je le voudrais bien pourtant : mais qui sait ?[16]

J’ai écrit à Delon[17]. Je ne sais plus maintenant si je pourrai m’éloigner beaucoup de Paris. Dans la solitude, ma femme se laisse aller à des appréhensions qui ne lui feraient pas de bien.

 

8)      Nontron, le 3 septembre [1898][18]

Mon cher Renard,

Il nous est né samedi dernier un beau et gros garçon du nom de Louis[19]. La maman va à merveille. Elle vous prie d’annoncer à Madame Renard la bonne nouvelle. Elle l’embrasse bien affectueusement.

            Je suppose que vous êtes à la campagne mais où ? C’est bien de ma faute si je ne le sais pas mieux ; car c’est moi qui ai été coupable de négligence dans le courrier. J’espère en tout cas que cette lettre vous parviendra de Lausanne et qu’elle vous trouvera en santé et en force.

Avec mes hommages pour Madame Renard et toutes mes amitiés.

 

9)      Le 16 mars [1900][20]

Mon cher Renard,

Je suis désolé de manquer à ma parole et d’ajourner encore la réunion que j’étais si heureux de donner avec vous à Lausanne. L’approche des élections municipales[21] et les affaires intérieures du parti[22], en m’imposant un surcroît d’occupation, m’obligent à reculer un peu la visite à mes amis de Lausanne dont je me promettais tant de plaisir.

Excusez-moi je vous prie auprès d’eux et tout à vous.

 

10)  Télégramme n° 1168, 20 mai [1900] 7 h 15, transmis à 9 h à Lausanne.

Heureux apprendre bonne nouvelle à bientôt[23].

 

11)  Lettre à en-tête du Grand Hôtel Monsigny, rue Monsigny, Paris

Dimanche, 3 heures[24]

Mon cher Renard,

Je serai très heureux de venir demain : présentez, je vous prie, mes hommages à Madame Renard.

 

 

 

 

 

 

 

 



[1]Christophe Thivrier (1841-1895), le « député à la blouse » de l’Allier, passé du Parti Ouvrier au vaillantisme (CRC), mort le 8 août 1895, Alexandre Avez (1858-1896), député « allemaniste » (POSR) de Clichy-Levallois, mort le 11 janvier 1896 et enfin Prudent Dervillers dit Prudent-Dervillers, député du 19e arrondissement de Paris après avoir été conseiller municipal du quartier Croulebarbe (13e arrondissement), « broussiste (FTSF).

[2] Un premier retour en France n’a pas été professionnellement très concluant et Renard a préféré en 1887 laisser l’école Monge à Paris pour retourner en Suisse où il a obtenu une chaired’histoire de la littérature française à l’université de Lausanne, cf. Gilles Candar,  « "Esprit démocratique", "esprit scientifique", et naissance de la Société d’histoire de la révolution de 1848, Revue d’histoire du XIXe siècle, n° 31, 2005, p. 15-27.

[3] Pour de plus amples développements, outre l’article déjà cité de Madeleine Rebérioux, nous nous permettons de renvoyer à Gilles Candar et Vincent Duclert, Jean Jaurès, Paris, Fayard, 2014 et aussi Jean Rabaut, « La famille Jaurès vue à travers les Papiers Georges Renard », Bulletin de la Société d’études jaurésiennes, n° 114, juillet-septembre 1989.

[4] MS 2601, 90. Carte de visite de deuil bordée de noir, vraisemblablement à la suite du décès de la belle-sœur de Jaurès, qui vient d’être élu le 22 janvier 1893député socialiste de Carmaux. Georges Renard l’a probablement félicité et évoqué une collaboration possible à l’œuvre doctrinale du socialisme. L’allusion à son absence s’explique par son séjour à Lausanne qui commence à peser à Georges Renard : son retour est possible, mais il lui faudrait trouver une situation comparable à celle dont il dispose en Suisse.

[5] MS 2601, 92.

[6] Ces accès de fatigue, de migraine, voire de dépression sont récurrents chez Jaurès depuis au moins l’adolescence et particulièrement repérés dans les années 1893-1898.

[7] MS 2601, 93. Datée de 1895 par la BHVP car La mémoire sociale de Malon est rééditée en 1895. Mais la préface de Jaurès paraît au préalable dans la Revue socialiste de juin 1894. Voir Le socialisme en débat, p. 211-225.

[8] MS 2601, 91.

[9] Il s’agit de la série sur L’organisation socialiste, qui paraîtra en cinq études dans la Revue socialiste de mars 1895 à mai 1896, voir Le socialisme en débat, op. cit., p. 95-205 avec un 6e chapitre inédit et inachevé.

[10] MS 2601, 94-95.

[11] Les fêtes du centenaire de l’École Normale Supérieure dont Jaurès et Renard ont été élèves, créée par la Convention nationale en 1795.

[12] Adrien Veber (1861-1932), secrétaire de rédaction de la Revue socialiste, instituteur et avocat, futur conseiller municipal et député de Paris.

[13] En effet, six pages dans notre édition du Socialisme en débat (p. 129-134). Il paraît dans la Revue socialiste de juin 1895.

[14] MS 2601, 96. Difficile de dater ce message, antérieur à 1898, que nous publions à la suite du précédent en suivant cette fois l’ordre de conservation de la BHVP.

[15] MS 2601, 103-104. L’année est cette fois donnée par Jaurès, cohérente en outre avec le contenu de sa lettre.

[16] Cet effort ne prendra pas la forme de nouveaux grands articles dans la Revue socialiste, mais plutôt de l’Histoiresocialiste de la France contemporaine. Jaurès signe son contrat avec l’éditeur Jules Rouff le 1er décembre 1898.

[17] Vraisemblablement le docteur Albert Delon (1857-1938), collaborateur de la Revue socialiste et militant guesdiste dans le Gard, en bons termes du reste avec l’ensemble descourants socialistes, au moins au plan national et doctrinal. Candidat à Alès aux législatives de 1898, il va être devancé par un autre socialiste, Marius Devèze, qui sera élu.

[18]MS 2601, 98-99. Les Jaurès résident alors chez Eugène et Philippine Bois, parents de Madame Jaurès. Eugène Bois est sous-préfet de l’arrondissement, cf. l’article à paraître de Daniel Charbonnel dans la Revue du Tarn (journée d’études de Villefranche d’Albigeois du 3 juin 2018).

[19] Le samedi 27 août 1898.

[20] MS 2601, 100-101. Lettre de deuil, sans doute à la suite du décès l’année précédente d’Eugène Bois, beau-père de Jaurès.

[21] Les élections municipales auront lieu les 6 et 13 mai 1900.

[22] Les difficultés liées à la participation ministérielle et à la préparation du congrès international et du congrès national à Paris salle Wagram prévus pour septembre 1900.

[23] Vraisemblablement la nomination de Georges Renard comme professeur d’histoire du travail au Conservatoire National des Arts et Métiers avec le soutien de la majorité de gauche du conseil municipal de Paris et de son ami Alexandre Millerand devenu ministre.

[24] MS 2601, 102. Il est évidemment impossible de dater ce message, sans doute postérieur à 1900 et au retour définitif des Renard à Paris.